dimanche 3 avril 2011

Rampage de Uwe Boll


Hier soir, j’ai vu Rampage, le dernier Uwe Boll. En fait, vu le rythme auquel tourne le bonhomme, je sais pas si c’est le dernier, je m’en fous. Uwe Boll – je résume pour les incultes et pour les profs de math - est connu pour ses adaptations calamiteuses d’un tas de jeux vidéo, comme House Of the Dead, FarCry, Alone In the Dark ou dieu sait quoi encore. Personnage haut en couleur, truculent,  donc attachant, finalement, on l’aime bien le bonhomme, à nous fournir en nanars frais shootés avec des budgets dérisoires, tout en pourrissant des licences juteuses à l’instar d’un Paul Anderson, qui fait la même chose, mais avec plus d’argent.

Ces derniers temps, Uwe Boll , qu’il était de bon ton de détester, avait tout de même fini par gagner un succès d’estime, d’une part parce que son film Postal était beaucoup moins désastreux que les précédents (c’est-à-dire qu’il y a deux scènes sympa), et d’autre part, parce que, ancien boxeur, il a littéralement cassé la gueule a ses détracteurs sur un ring, ce qui, il faut l’admettre, force le respect de l’intelligentsia maigrichonne, habituellement peu portée sur la self-defense. Ainsi, il ne faut plus dire de mal de Uwe Boll, sinon, on se prend un pain, donc Rampage est un coup de maître:

« le sieur Boll nous délivre une véritable petite bombe avec de bons acteurs, une réalisation parfaitement maîtrisée et un côté nihiliste complètement assumé. » (OhMyGore)

« RAMPAGE est du vrai cinéma, qui entremêle message et divertissement, sous une forme radicale qui en fait tout son sel. » (sueursfroides.fr)

« On pense à Elephant de Gus Van Sant bien sûr » (ecranbis.com)

C’est bien alors.

Mais ça parle de quoi, Rampage ? C’est l’histoire d’un mec qui se fabrique une combinaison intégrale en kevlar en une soirée, qui trouve deux uzis dans sa cave et qui dispose on sait pas trop pourquoi d’assez de munitions pour dézinguer la moitié de sa ville en ne rechargeant qu’une fois, Histoire croisée ave celle d’un cadreur qui fait des crises d’épilepsie à chaque plan. Au bout de 40 minutes, c’est également l’histoire d’un spectateur dont les yeux saignent et qui se demande pourquoi le film n’est pas encore fini.

C’est pas bien alors.

Bah en fait, c’est rien. On s’attend à un nanar fendard, et on se retrouve devant un truc qui ne raconte rien en servant un discours « nihiliste » que même un ado gothique n’oserait pas servir. Ca se prend au sérieux. Ca ne devrait pas.

Rampage, c’est plat, comme un  fax de Jane Birkin, et aussi subversif que la nouvelle recette de Mamie Nova.


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