samedi 10 juillet 2010

Ultraman, Spectreman, mon amour.

S’il est un domaine dans lequel les craignos monsters sont une institution, c’est dans les séries japonaises de Tokusatsu ou de Sentai (qu’il ne faut surtout pas confondre sous peine de vous faire longuement expliquer la différence par un nerd boutonneux). Pour faire court, le Tokusatsu, c’est un seul type masqué gesticulant qui se bat contre des monstres, et le Sentaï c’est une équipe de types masqués gesticulants qui se battent contre des monstres. Avec une information pareille, nul doute que brillerez par votre culture lors de la prochaine soirée mondaine.

Le père fondateur de cette déviance télévisuelle, vénérable, culte, et rouge, est apparu en 1966 sur les écrans de télé japonais : Ultraman!

Ultraman fout sa branlée à Galli l'alligator.

Depuis cette époque, le succès d’Ultraman est tel qu’il sort régulièrement des suites qui sont tout aussi moches et rigolotes. Comme je n’ai jamais vu le moindre épisode d’Ultraman (mis a part une série -mal- animée quand j'étais gosse), je préfère vous parler d’un autre feuilleton à monstres qui eut l’insigne honneur d’être le premier du genre à être importé en France (et donc doublé au lance-pierre et affublé d’un générique d’une qualité rare) : Spectreman (audacieux et inflexible).

Spectreman est une métaphore de la lutte sans merci de l’homme contre la pollution (comme n’importe quel film de monstre japonais). Dit comme ça, ça a l’air chiant, mais en fait, non: des extraterrestres, mené par le docteur Gori (un rescapé de la planète des singes affublé d’une infâme tignasse blonde), utilisent la pollution pour créer des monstres super-moches et asservir l’humanité qui serait mal barrée si Spectreman (mystérieux et invincible) ne s’interposait à chaque fois armé de sa crête gicleuse et de ses shurikens en carton multicolores.

L’avantage qu’a Spectreman (plus rapide qu’un missile) sur les séries concurrentes, c’est un budget ultra-fauché à faire passer Leguman pour une production hollywoodienne.


Spectreman contre Bob le Homard.

Générique français bien de chez nous :



Et puis il y a aussi Le générique original d’une splendeur hors du commun et dont l'air reste bien ancré dans le cerveau. Et à l'époque, "seriously japan, WTF", ça ne se disait pas.

Et enfin, en dernier lien, le tout début de cette fabuleuse série, un grand moment de doublage nanar, pour que vous aussi, vous vous posiez la question: Georges connait-il la vérité?

Spectreman est un peu le papy gâteux de toute une génération de séries qui ont contribué à la grandeur du Japon à travers le monde, grâce à une galerie de Craignos Monsters à ce jour inégalée (bien que la compétition soit rude avec les films de catcheurs mexicains).  C’est un peu grâce à lui que nous avons frémi devant Bioman, X-Or et SanKuKai quand nous n’étions que des infâmes chiards.

Merci, Spectreman.

[Ultraman de Eiji Tsuburaya]
[Spectreman de Ushio Shoji]

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