Les méthodes employées dans le cinéma BIS pour capter puis retenir l’attention du spectateur sont nombreuses et fourbes.
Avant de détailler plus avant l’une des plus connues (mais aussi des plus ludiques) et afin de donner du corps à cet article sans être accusé de diffuser gratuitement des images provocantes à l’oeil du catho intégriste de droite, je vais donc commencer par vous donner la définition du cinéma BIS (à peu près) telle qu’elle est donnée dans l’ouvrage CINEMA BIS – 50 ans de cinéma de quartier de Laurent Aknin aux éditions Nouveau Monde (un très beau livre que je vous conseille).
• Le film BIS est un film de genre à caractère populaire et commercial : fantastique, aventure, érotisme, western, etc…
• Il est doté d’un budget moyen, voire faible ou dérisoire, surtout si on le compare aux blockbusters hollywoodiens.
• Il est méprisé ou ignoré par les critiques, les historiens, les grands réseaux de distribution, etc…
Vous avez bien sûr remarqué l’utilisation du mot “commercial” dans la première ligne de définition du film BIS, et vous êtes déjà prêts à vous insurger, ne niez pas, je vous ai vus. Oui, le film BIS est commercial dans la mesure ou il se destine à être diffusé de manière à rapporter plus d’argent qu’il n’en a couté. Oui, c’est mal, c’est une optique capitaliste, mais au moins c’est toujours moins chiant à voir que du cinéma d’art et d’essai.
Mais revenons à nos moutons (bien que nous ne parlerons pas ici de Black Sheep). Comment fait donc le Film BIS pour nous pousser à l’acheter, alors qu’il est planqué dans les étagères des coins sombres de la FNAC tandis que les gros succès sont étalés lascivement sur des présentoirs tels des putes néerlandaises?
La réponse est simple : le Film BIS utilise un réflexe intuitif du cerveau humain - bien connu des fabricants de calendriers pour camionneurs - qui le pousse à prendre sur l’étagère le produit arborant un maximum de gonzesses dénudées (ou une seule gozesse dénudée au maximum), même si ça n'a pas grand-chose à voir avec le contenu du film.
Dans les faits, ça donne ça:
Pitch du film : une poignée de survivants se réfugient dans une vieille maison pour tenter d’échapper à une horde de morts-vivants cannibales qui cherchent à leur dévorer les intestins.
La pochette:
They're coming for you, Barbara, et c'est pas tes intestins qui ont l'air de les interesser.
Certes, oui, mais une fois le film BIS dans mon lecteur DVD, comment maintenir l’attention du spectateur tout au long d’une aventure certes rocambolesque, mais surtout désargentée, et qui du coup n’est pas toujours très rythmée?
Nous touchons là au génie de la création bisseuse, à l’élément phare de tout film d’exploitation qui se respecte, au nirvana de l’exploitation mammaire au service du 7e art: le plan nichon.
Le plan nichon, c’est ça:
C’est gratuit, ça n’apporte rien à mon article, mais grace à ça, je suis sur que vous le lirez.
L’interêt du plan nichon est nul au niveau scénaristique. Il apparait en général lors de scènes totalement gratuites (douches, changement de vêtements, poursuite par un assassin dans les bois, etc…) destinées à réveiller le spectateur assoupi, ou du moins à soutenir son attention. Financièrement parlant, le plan nichon est rentable: il ne coute pas cher à tourner (d’ailleurs dans certains cas, s’agit d’un stock-shot ou d'une doublure), et donne au spectateur l’impression de n’avoir pas foutu son pognon en l’air en achetant le film.
Il existe bien sur d’autres méthodes pour assurer le succès financier de son film, et toutes ne font pas appel à l’implantation mammaire de ses actrices. C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'en parlerai pas.
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